Palmier-Dattier

Apho

La revue Aphorismos présente :

UN PALMIER-DATTIER en partage

vol. 1, no 1 – octobre 2024

— Éditeurs —

Pr. Saïd SAÏDI, Univ. Batna 1 (Algérie)

Pr. Foudil DAHOU, Univ. Ouargla (Algérie)

Date limite : 15 septembre 2024

Argumentaire :

« La tête dans le ciel, comme les palmiers et les philosophes, et les pieds sur la terre comme les paysans, et les palmiers. Un chercheur équilibré doit plus ressembler au palmier qu’au philosophe ou au paysan » (Benoist, 2000, p. 41).

Un palmier épanoui et fécond, trois hommes de trois générations successives, un environnement austère et hostile, un tableau anonyme. Des éléments suggérant la résistance, l’endurance, la longévité, la survie. Porteurs de réflexions et de thématiques à l’infini et illustrant l’art dans sa dimension expressive, subjective, poétique. Un appel au discours, à l’analyse, à la spontanéité, à la liberté sincère de la parole, au-delà des endiguements, des contraintes, des périmètres de disciplines, des travestissements de méthodes, et des carcans de modes, des postures et des impostures. Une fragrance de la nostalgie des commencements s’impose, et brise le silence des recueillements. Point d’autoritarisme intellectuel et encore moins de bénédiction n’entourent ce tableau. Par son anonymat, il embrasse toute l’intelligence humaine dans sa quintessence, celle de la générosité, du refus de l’égoïsme et de la valorisation de soi.

Devant la prolifération des savoirs, des inventions, des techniques, un tableau de peinture a cet inestimable avantage, celui de suffire à l’émerveillement instantané, voire fulgurant et de perdurer le temps d’un cycle culturel ou civilisationnel, sinon plus, et garde cette aura de la sublimation qui augmente au fil des années ou des siècles. Il se rapproche ainsi de ce désir secret de l’immortalité que les humains confient à leurs récits fondateurs, à leurs mythes, à leurs œuvres, à leurs sculptures et aux monuments qui les renferment.

Défiant l’éphémère, le palmier, les hommes, le désert, le tableau de peinture s’associent pour constituer la trame du récit maximal tant recherché par toutes les cultures où tout est déjà advenu et où rien n’adviendra plus. Universel dans son dépouillement, il s’adresse aux regards éveillés et lucides, éclairés par des esprits en quête d’absolu, dans la quiétude des conquêtes intellectuelles affirmées mais désintéressées. Ignorant la polémique, le dévoiement, l’argutie, le dire insipide, la figuration obnubilée, l’équivoque, il choisit le dévoilement total.

Il rejoint en cela l’aphorisme – tant et si bien qu’il cautionne ce numéro inaugural d’Aphorismos. Souhaitons à cette nouvelle revue une heureuse naissance, une longue vie et un cheminement constructif et innovateur.

« [Parce que] Les “arts” en Chine désignent ainsi depuis les premiers siècles de notre ère et jusqu’à nos jours quatre pratiques : la poésie, l’écriture (la calligraphie), la peinture et la musique. [… parce que] L’arbre est aussi bien un thème fondamental en peinture, un sujet pictural, qu’une métaphore essentielle en calligraphie […] » (Escande, 2013), toutes les lectures critiques, toutes les interprétations s’avèrent légitimes – pourvu qu’on les mette en mots – pour mener cette expédition des signes linguistiques, iconiques et autres qui construisent, édifient et racontent les civilisations et les cultures.

Un tableau vous estPalmier proposé qui attend juste les manifestations de votre aperception. Il est votre point de départ et votre point d’arrivée ; il sous-tend toute votre réflexion : « Si l’on désirait faire le tableau de l’activité matérielle et des réactions mentales de témoins de la culture européenne moderne [et certainement de toutes les autres cultures], il ne suffirait pas de mensurer le crâne de quelques millions d’individus, de ramasser dans la poussière des greniers quelques centaines de vieux chapeaux, de buffets, de couronnes de mariées et de cornemuses. On pourrait récolter des chants, noter des contes, dresser des inventaires pour n’aboutir qu’à la certitude sentimentale du fait que nos ancêtres étaient de braves gens qui chantaient et dansaient, travaillaient la terre et se costumaient d’une manière qui paraît maintenant désuète » (Leroi-Gourhan, 1936, p. 09).

 Tous les prétextes étant bons (au sens artistique du terme), celui du palmier-dattier, entre autres, ravit les sens (au propre comme au figuré) … « L’artiste, si réaliste soit-il, a planté son chevalet devant le “motif” (et ce terme, même dans sa bouche, indique déjà que la Nature ne lui fournit qu’un prétexte et un départ ; le sens propre de “motif ” n’est-ce pas : ce qui met en marche, ce qui meut et émeut ?) ; il prémédite de créer quelque chose qui n’existe pas encore : un tableau » (Huyghe, 1958, p. 72).

 Saisissez donc cette opportunité de développer vos points de vue et vos opinions sans contraintes, mais avec le principal avantage de rapporter, aux autres (lecteurs attentifs), ce que le tableau du palmier-dattier a à vous dire et à vous seul(e) – au bout du chemin de l’intellect ; le dialogue serein entre le percept et l’affect sachant « […] que la création humaine, par sa continuité, calque la création universelle » (p. 439)

Axes de réflexion et de perspective (liste indicative)

  • La portée et les significations des symboles.
  • Les vertus de l’éthopée.
  • Le pouvoirs insoupçonnés de la bionomie mise en mots. 

Objectifs

  • Contribuer à la redécouverte du patrimoine matériel et immatériel africain.
  • Retracer l’itinéraire de l’intellectualisation de l’art en Afrique.
  • Réinterroger l’orthodoxie de l’épistémologie scientifique.

Résumé

À tous les instants de notre vie, notre intelligence créatrice peint d’extraordinaires tableaux que notre intuition des êtres et des choses magnifie pour le plus grand plaisir de notre entendement. Chaque tableau possède une aura qui le colore d’une infinité de sensations ; chaque peinture exhale un encens enivrant les interprétations les plus fines et les subtiles. Chaque tableau rend une stylisation particulière dont les mots dépeignent la singularité. Mais tout le monde n’est pas lecteur, et encore moins scripteur, écrivain ou poète… c’est pourquoi le palmier-dattier est en partage.

Mots-clés : palmier-dattier, tableau, intelligence créatrice, sensations, interprétations.

Bibliographie indicative

BOUGUEDOURA, Nadia ; BENKHALIFA, Abderrahmane ; BENNACEUR, Malika (2010). Le palmier dattier en Algérie, p. 15-22. In ABERLENC-BERTOSSI, Frédérique (éd.), Biotechnologies du palmier dattier. IRD Éditions. https://doi.org/10.4000/books.irdeditions.10714

COLAS, Gérard (2017). « La feuille de palmier, support d’écrit dans l’inde ancienne ». In LAROQUE, Claude (dir.), Autour des papiers asiatiques, actes des colloques D’est en Ouest : relations bilatérales autour du papier entre l’Extrême-Orient et l’Occident (organisé le 10 octobre 2014) et Papiers et protopapiers : les supports de l’écrit ou de la peinture (organisé le 30 octobre 2015). Paris, site de l’HiCSA, p. 119-137. https://www.academia.edu/32998104/La_feuille_de_palmier_support_d_écrit_dans_l_Inde_ancienne?rhid=28816942243&swp=rr-rw-wc-30125500

DHOMBRES, Jean (2013). Pourquoi analyser l’usage mathématique des mots et des symboles de l’arbre ? p. 365-392. In PIGEAUD, Jackie (éd.), L’arbre ou la Raison des arbres. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.54014

ESCANDE, Yolaine (2013). L’arbre en Chine : l’art de l’inutilité et de l’absence d’action, p. 25-44. In PIGEAUD, Jackie (éd.), L’arbre ou la Raison des arbres. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.53997

FRANGNE, Pierre-Henry (2013). L’arbre et l’extériorité, p. 145-160. In PIGEAUD, Jackie (éd.), L’arbre ou la Raison des arbres. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.54004

HEUZÉ, Philippe (2013). De l’arbre au pinceau, p. 101-110. In PIGEAUD, Jackie (éd.), L’arbre ou la Raison des arbres. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.54000

HUYGHE, René ([1955] 1958). Dialogue avec le visible. Paris : Flammarion.

LEROI-GOURHAN, André ([1945] 1973). Milieu et techniques. Paris : Éditions Albin Michel. https://monoskop.org/images/0/00/Leroi-Gourhan_Andre_Milieu_et_techniques.pdf

LEROI-GOURHAN, André (1936). La civilisation du renne. Paris : Gallimard (8e édition). https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3363770z/f19.item

LÉVY, Joseph Josy (2000). Entretiens avec Jean BENOIST. Entre les corps et les dieux. Itinéraires Anthropologiques. Montréal : Éditions Liber, collection : « De vive voix ». http://dx.doi.org/doi:10.1522/030024398

MATOSSIAN, Chaké (2013). La fonction symbolique du palmier ou les transformations de la Phoenix dactylifera, p. 409-425. In Pigeaud, Jackie (éd.), L’arbre ou la Raison des arbres. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.54016

MICHEL-DANSAC, Fanny ; CAUBET, Annie (2013). « L’iconographie et le symbolisme du palmier dattier dans l’Antiquité (Proche-Orient, Égypte, Méditerranée orientale) ». Revue d’ethnoécologie, no 4. http://ethnoecologie.revues.org/1275

MUNIER, Pierre. (1953). Sur l’origine du palmier-dattier. Fruits - Vol. 8, no 2, p. 47-53. https://agritrop.cirad.fr/457245/1/document_457245.pdf

PIGEAUD, Jackie (éd.). (2013). L’arbre ou la Raison des arbres. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.53989

RUELLAND, Suzanne (2005). Les cultures vivrières dans les contes Tupuri, p. 565-591. In RAIMOND, Christine ; GARINE, Éric ; LANGLOIS, Olivier (éds.), Ressources vivrières et choix alimentaires dans le bassin du lac Tchad (1). IRD Éditions. https://doi.org/10.4000/books.irdeditions.1683

ZENCHI, Houria ; ABDOUN, Fatiha (2015). « Palmier-dattier : Botanique et écologie ». Encyclopédie berbère, no 37 [Pacte – Phonologie], p. 6067-6076. https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/3343

 

Modalités de contribution

Les articles publiés par Aphorismos sont des textes originaux. Tous les articles font l’objet d’une double révision anonyme par une majorité des relecteurs extérieure à la revue et sont soumis préalablement à un logiciel anti-plagiat.

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Les sigles ne doivent pas contenir de points. Les citations doivent être entre guillemets « … ». Les majuscules doivent être accentuées.

Le texte doit impérativement comporter un résumé en français et en anglais (300 mots), des mots-clés en français et en anglais (5 mots) mis en fin de résumé. Les mots-clés et les keywords seront séparés par des virgules.

Les propositions d’articles ne devront pas dépasser 11 000 mots au total (résumé, notes, annexes et bibliographie compris) – selon la nature des manuscrits envoyés, une certaine souplesse est admise.

Les propositions de contributions relatives aux pistes de réflexions sont à envoyer à l’adresse suivante revue.aphorismos.ogx@gmail.com.

 

DATES IMPORTANTES

  • Lancement de l’appel à contribution : 20 juin 2024
  • Dernier délai pour la réception des articles : 15 septembre 2024
  • Réponse aux auteurs : à partir du 20 septembre 2024
  • Publication et mise en ligne : octobre – novembre 2024

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