Grandeurs et décadences des héros de la fiction littéraire

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Grandeurs et décadences des héros de la fiction littéraire

Abstract:

Pour deux tiers il est dieu, pour un tiers il est homme. Ainsi est décrit le héros du plus ancien récit de l’humanité : L’Épopée de Gilgamesh. Ce roi omniscient, dont la force est incomparable, règne sur la terre. Il interagit directement avec les divinités. À la fin de son parcours, ayant tout fait, tout connu, tout vécu, il ambitionnera l’immortalité. Cette épopée fut écrite vers le XVIIIème siècle avant J.-C. À la fin du 18ème siècle après J.-C., Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrit le Mariage de Figaro. Une pièce de théâtre qui a pour personnage principal un simple valet de chambre (anciennement barbier). La force de ce personnage se résume à sa capacité à amuser, à s’immiscer et à intriguer pour le plus grand divertissement du public. Un siècle avant les Lumières, Molière avait déjà dépeint les fourberies de ce valet nommé Scapin. Il nous avait décrit des personnages finalement très ordinaires, comme son malade imaginaire Argan, son incorrigible Tartuffe ou son dragueur compulsif Dom Juan (accompagné de son servant, le prudent Sganarelle). Un siècle après les Lumières, Flaubert relatera par le menu la vie d’Emma : une bourgeoise qui s’ennuie. Le Héros était le tout, faisait tout, était capable du meilleur et du pire. Aujourd'hui et depuis déjà quelques décennies, le personnage principal n'est plus grand chose, il n’est plus central, il est n'importe qui, fait n’importe quoi, aux prises avec les banalités du quotidien. Il n’est plus ce modèle du Bien, du Beau et du Vrai que nous admirons, il est devenu l’exemple d’une déchéance autour de laquelle la jeunesse gravite. Sommes-nous passés, au fil de millénaires de civilisations, des grandeurs héroïques aux décadences ordinaires ? C’est sur quoi portera cette conférence.

Last updated on 12/16/2022