De la douceur représentative à la rudesse narrative. Lieux, moments et formes de l’impudence dans Funny Games de Michael Haneke

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De la douceur représentative à la rudesse narrative. Lieux, moments et formes de l’impudence dans Funny Games de Michael Haneke

Abstract:

On considère généralement Funny Games comme un film gênant et violent, par moment vraiment horrible ou carrément insoutenable. Malgré tout, c’est une expérience filmique à tenter, ou plutôt à subir. Une rude expérience affective qui nous souille. Elle nous corrompt, nous rend complice de la torture psychologique et de l’assassinat méthodique d’une famille bourgeoise. Aucune explication n’est donnée pour toute cette hostilité, aucune motivation n’atténue ces actes abjects, aucune justification à cette violence qui s’exprime brutalement. Et le spectateur, impuissant et ne pouvant y échapper, devra également encaisser toutes ces bassesses. On verra que le réalisateur Michael Haneke n’est ni dans l’audace artistique pure ni dans la facilité d’un « racolage » indigne, comme on a pu l’écrire[1]. On verra que les clés pour comprendre ce film, qui dure 1 heure et 44 minutes, se cachent déjà dans ses 3 premières minutes. À travers cet article, notre ambition est de replacer le concept d’impudence au centre de ce film que l’on qualifie un peu trop hâtivement d’ultraviolent, d’obscène et de sadique.

 


[1] Mauraisin, Olivier, « Représentations de la violence », Le Monde, 24/01/1999. URL : https://www.lemonde.fr/archives/article/1999/01/24/representations-de-la...

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Last updated on 05/04/2022