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De Léopold Sedar Senghor, Assia Djebar, Kateb Yacine, Tahar Ben Jelloun, Pius Ngandu Nkashama, Ananda Devi, Marie Laberge, Suzanne Jacob, Aki Shimazaki, Kamel Daoud, à Kaouther Adimi, l’anthologie littéraire francophone n’a cessé de s’épanouir, de s’enrichir. À tel point que pour une réelle vision, la plus exhaustive possible, il faudrait parler de littératures au pluriel. Tant la diversité est étendue, le panorama kaléidoscopique, la production protéiforme, les horizons multiples, les préoccupations différentes. Il s’agit d’une véritable arborescence, infinie, traitant des thématiques d’une richesse inouïe, et adoptant des stratégies scripturaires très originales.
Pourtant, toute cette richesse, cet apport considérable ont toujours été regardés avec une certaine discrimination. Ce qui a donné une ferme prise de position de 44 personnalités du monde des lettres et des arts, signataires, en mars 2007 d’un Manifeste revendiquant une littérature-monde en français, où aucun écrivain francophone ne serait distingué comme tel, et donc mis d’emblée sur une périphérie, sur une marge.
Figurait, parmi ces personnalités, avec l’aura de très grand écrivain qui le caractérisait déjà, et futur prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio dont la position vis-à-vis de cette distinction s’affirmait déjà dès 2001, lorsqu’il déclarait : « L’institution littéraire française, héritière de la pensée dite universelle des Encyclopédistes, a toujours eu la fâcheuse tendance de marginaliser toute pensée de l’ailleurs en la qualifiant d’exotique. »
Qualification suprémationniste pour perpétuer des clivages subjectifs et sans fondements d’aucune sorte. Les écrivains de langue française appartiennent à une même communauté. Elles et ils participent, d’un seul tenant à l’édification d’un grand monument où aucune distinction ne doit être tolérée, sous peine de s’évertuer à vouloir différencier les pierres d’un même édifice.
Alors qu’en matière de réflexion une hégémonie galopante se renforce rapidement, pudiquement nommée mondialisation, certains réflexes demeurent ou se solidifient, basés sur la discrimination et l’exclusion. Ainsi, ces notions de francophonie, et de littératures dites francophones, se dégagent des stéréotypes et se hissent au rang d’appellations objectives, disciplinaires, intellectuelles, universitaires. Mais le substrat du classement, du rangement apparait en filigrane, où l’altérité succombe devant l’autre, différent.
Pour renforcer cette différence, certains ont adjoint d’expression française, de langue française à ces littératures en intercalant des précisions territoriales, là où, durant le siècle dernier l’appartenance géopolitique était indéniablement française. Et quiconque contestait cet état de fait, était de facto ennemi de la patrie.
Ces littératures, antillaises, maghrébines, subsahariennes, sont donc d’expression française. Comme si la littérature française ne l’était pas. Pour contourner cet écueil, il devient vital de les réunir sous une dénomination globalisante, dans le sens positif. Et dissoudre les distinctions et les clivages. Et surtout montrer l’apport considérable de ces écrivains à la littérature, à l’esprit, à la langue, aux langues. Car à travers les traductions, les enrichissements deviennent universels. Traduire Pearl Buck, Kamala Markandaya, Gabriel Garcia Marquez, Franz Kafka, Umberto Eco, a étendu cette arborescence de la langue française vers des horizons qu’autrement elle n’aurait jamais connu et a décuplé, dans la réciprocité, ces enrichissements.
La langue française appartient à tous ceux qui la parlent, la pratiquent, et encore plus à ceux qui l’écrivent. Il suffit de s’interroger pourquoi l’anglophonie, l’hispanophonie, la germanophonie, les pendants naturels de la francophonie, n’existent pas ? De s’interroger aussi, qui de naissance, a choisi, un pays, une couleur de peau, une communauté, une langue, pour s’en enorgueillir après ?
Dante Alighieri, Jean Boccace et Francesco Pétrarque, à eux trois, ont permis l’italien, à partir du toscan. Que dire alors de tous ces écrivains de cultures différentes, de langues maternelles très distinctes, de pays tellement éloignés qui écrivent en français ?Que dire de leurs littératures qui permettent cette forme de communion à nulle autre pareille entre Québécois, Libanais, Congolais, Antillais, Maghrébins, Malgaches, Mauriciens, et bien d’autres nationalités. Leurs œuvres, ambitieuse encyclopédie, véritables ensemencements, fructueux bouturages, concepteurs et artisans de la meilleure école de savoir et de langue, où professeront, les auteurs, les meilleurs précepteurs qui soient.
La communion sera d’autant plus grande avec les intervenants attendus et ainsi s'ouvrirait une formidable perspective qui fera converger les uns et les autres vers un même objectif, celui de la littérature, à la fois intimité et extimité, ipséité et altérité.
Calendrier :
- Date limite de la réception des résumés : 15 mars 2022
- Notification d’acceptation : 25 mars 2022
- Date limite de la réception des articles : 02 mai 2022
- Date du webinaire : 11 mai 2022
- Publication des actes du webinaire : fin septembre 2022
Pour chaque proposition de communication, le texte devra comporter :
- La notice biobibliographique de l’auteur.
- Le titre de la communication.
- Un résumé de 300 mots.
- 5 mots-clés.
- Une bibliographie.
Langues du webinaire :
Français, anglais et arabe.
NB :
- Un hommage sera rendu au Pr Pius Ngandu Nkashama en séance plénière.
- Les actes du webinaire seront publiés dans un numéro spécial de la revue « Paradigmes ». URL : https://www.asjp.cerist.dz/en/PresentationRevue/646
Président d’honneur : ZERGUINE Ammar, directeur du CEIL – Batna 1.
Président du webinaire : SAÏDI Saïd, Professeur, université Batna 1.
Comité scientifique :
N° |
Prénom & Nom |
Qualité |
Grade |
Établissement |
1 |
Foudil DAHOU |
Président |
Professeur |
Université de Ouargla |
2 |
Tayeb BOUDERBALA |
Membre |
Professeur |
Université Batna 1 |
3 |
Koffi Ganyo AGBEFLE |
Membre |
Professeur |
ACAREF - Lomé |
4 |
Cristina ÁLVARES |
Membre |
Professeur |
Université du Minho |
5 |
Samira SOUILAH |
Membre |
Maître de conférences |
Université de Annaba |
6 |
David MICHON |
Membre |
Maître de conférences |
Université de Bourgogne |
7 |
Farida LEBBAL |
Membre |
Maître de conférences |
Université Batna 2 |
8 |
Ali TEBBANI |
Membre |
Maître de conférences |
Université Constantine 1 |
9 |
Amel MAAFA |
Membre |
Maître de conférences |
Université de Guelma |
10 |
Mohamed Salah DADCI |
Membre |
Maître de conférences |
Université Constantine 1 |
11 |
Hichem SOUHALI |
Membre |
Maître de conférences |
Université Batna 2 |
12 |
Mounir HAMOUDA |
Membre |
Doctorant |
Université de Biskra |
13 |
Samia TOUATI |
Membre |
Doctorante |
EPHE - Paris |
14 |
Issam BOULKSIBAT |
Membre |
Doctorant |
Université d’Oum El Bouaghi |
15 |
Mahieddine Islam BELAÏD |
Membre |
Maître de conférences |
Université Batna 2 |
Pour participer, veuillez remplir la fiche ci-dessous et l’envoyer à l’adresse suivante : mahieddine.belaid@univ-batna2.dz
Fiche de participation
Intitulé de la communication : …………………………………………………………………………
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Prénom :
Grade :
Établissement :
N° de tél. :
Courriel :
Résumé :
Mots clés :
Bibliographie :