Saïdi S, Belaïd MI.
Le Coran, Phénomène Ou Noumène ? Malek Bennabi : Al-amr Bi Almâârouf. Paradigmes [Internet]. 2023;6 (2716-9022) :25-34.
Publisher's VersionAbstract
Paru en 1946, Le Phénomène coranique n’a cessé de susciter une abondante littérature, preuve que l’ouvrage a fait date, et a constitué l’un des monuments de la pensée islamique moderne. Écrit et publié à un moment d’effervescence intellectuelle universelle, Le Phénomène coranique a simplifié le discours d’obédience religieuse, et a sans doute eu l’immense mérite de mieux faire connaître, d’abord pour les pays francophones, puis pour le reste du monde ce livre sacré des musulmans, fondement de l’une des religions monothéistes. Actuellement regardée avec beaucoup de suspicion, si ce n’est du rejet, à travers quelques stéréotypes réducteurs, qui plus est galvaudés autour de l’Arabe, bédouin, indigent habitant d’un désert inhospitalier et hostile. Qui relève beaucoup plus de la poésie d’un illuminé de ce même désert, analphabète et gardien de troupeaux de son état. Telle fut d’ailleurs la vision des Koraïchites, détenteurs du pouvoir, et bénéficiaires de la manne économique de la Mecque.
Belaïd MI.
Qu’est-ce que l’archétype poétique ? D’Aristote et d’Horace, la possibilité de donner l’exemple. Revue Algérienne des Lettres [Internet]. 2023;7 (2661-7447 ) :169-179.
Publisher's VersionAbstractAprès que nous avons posé l’aspect définitionnel et fonctionnel de la notion d’archétype poétique (Belaïd, 2022), nous répondrons dans cet article à l’aspect structural de celle-ci. Comment dégager l’ensemble de ces règles qui la structure ? Certainement par des rapprochements et des comparaisons entre les textes de référence de la création verbale. Oui, mais sera-ce suffisant ? Les réflexions poétiques d’Aristote (335 av. J.- C.) et d’Horace (1er siècle av. J.-C.), d’abord, seront capitales pour esquisser le concept, qui sera ultérieurement complété par Raymond Queneau (1958) ou encore Eugène Guillevic (1973)…
belaid.pdf Belaïd MI, Saïdi S.
Grandeurs et décadences des héros de la fiction littéraire, in ; 2023.
AbstractPour deux tiers il est dieu, pour un tiers il est homme. Ainsi est décrit le héros du plus ancien récit de l’humanité : L’Épopée de Gilgamesh. Ce roi omniscient, dont la force est incomparable, règne sur la terre. Il interagit directement avec les divinités. À la fin de son parcours, ayant tout fait, tout connu, tout vécu, il ambitionnera l’immortalité. Cette épopée fut écrite vers le XVIIIème siècle avant J.-C. À la fin du 18ème siècle après J.-C., Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrit le Mariage de Figaro. Une pièce de théâtre qui a pour personnage principal un simple valet de chambre (anciennement barbier). La force de ce personnage se résume à sa capacité à amuser, à s’immiscer et à intriguer pour le plus grand divertissement du public. Un siècle avant les Lumières, Molière avait déjà dépeint les fourberies de ce valet nommé Scapin. Il nous avait décrit des personnages finalement très ordinaires, comme son malade imaginaire Argan, son incorrigible Tartuffe ou son dragueur compulsif Dom Juan (accompagné de son servant, le prudent Sganarelle). Un siècle après les Lumières, Flaubert relatera par le menu la vie d’Emma : une bourgeoise qui s’ennuie. Le Héros était le tout, faisait tout, était capable du meilleur et du pire. Aujourd'hui et depuis déjà quelques décennies, le personnage principal n'est plus grand chose, il n’est plus central, il est n'importe qui, fait n’importe quoi, aux prises avec les banalités du quotidien. Il n’est plus ce modèle du Bien, du Beau et du Vrai que nous admirons, il est devenu l’exemple d’une déchéance autour de laquelle la jeunesse gravite. Sommes-nous passés, au fil de millénaires de civilisations, des grandeurs héroïques aux décadences ordinaires ? C’est sur quoi portera cette conférence.
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